1. La réalisation d'un réseau routier national (± 1700 - ± 1940)
Stagnation durant le gouvernement français (1795-1814)
La situation instable dans la dernière décennie du dix-huitième siècle eut
des conséquences néfastes pour le réseau routier aux Pays-Bas du sud. Cela durera jusqu'en 1807
avant que les routes existantes soient réparées des dégâts subis et que de nouvelles routes puissent
être construites, ce qui se produisit à une échelle très modeste. On eut surtout l'attention
pour faire disparaître les lacunes dans le réseau. Le résultat: seulement 231 km, dont 125 km
dans les riches département de la Lys et de l'Escaut (ces régions correspondaient à l'ancien comté de
Flandre).
La stagnation dans la construction des routes était relatée aux mesures radicales qui furent prises
par le pouvoir français. La suppression du péage routier en 1796 - la France n'avait pas connu ce système
pendant l'Ancien Régime - entrava la restitution des emprunts précédemment contractés, de même que la
couverture des frais de nouveaux projets d'infrastructure. Lorsqu'en 1806 un péage fut à nouveau mis
en place, l'argent de celui-ci revenait seulement et uniquement à l'Etat. Les initiatives des autorités
régionales ou des particuliers avaient peu de chance de réussite, ce qui refroidit terriblement leur
enthousiasme.
Les Français introduisirent néanmoins quelques éléments positifs, qui furent conservés dans les périodes
plus tardives. Le Corps des Ponts et Chaussées central, composé d'ingénieurs professionnels, reçut en 1797
la compétence des routes dans nos régions. Un an après, une première classification administrative des routes
suivit: l'Etat était à présent dans la possibilité de construire un réseau routier 'national' selon un programme
conçu à l'avance. Par ailleurs, des liaisons avec les Pays-Bas virent le jour.
Classification des routes: les 'routes impériales' (1811-1824)
Le décret du 16 décembre 1811 annonça un nouveau classement des routes dans l'Empire Français.
Une répartition des tâches entre l'Etat et les départements vit le jour. Le réseau des routes impériales fut divisé
en trois catégories. Les routes de la première classe, quatorze au total, reliaient Paris avec les confins de l'empire.
De celles-ci, deux traversaient nos territoires. Les treize routes de la deuxième classe partaient de la capitale
vers les villes les plus importantes des provinces. La première et deuxième classe étaient du ressort de l'Etat.
Pas moins de 202 liaisons appartenaient à la troisième classe. Elles étaient plutôt d'un intérêt régional et furent
construite et entretenue partiellement par les départements. Par conséquent, la plupart des routes restèrent sous la
gestion des instances régionales, et cela alors que les principales sources de revenu leur avaient été retirées - comme
mentionné ci-dessus - et que l'Etat ne leur donnait qu'une dotation limitée. En outre, beaucoup de chaussées du dix-huitième
siècle ne faisaient pas partie du système des routes impériales. L'achèvement et l'entretien de celles-ci revinrent également
aux organes régionaux et locaux.
Liste des routes impériales traversant nos territoires:
Sources: L. Genicot, 'Etudes sur la construction des routes en Belgique' et WikiSara.
Développement du réseau de chaussées pendant le régime français. Cliquez sur l'image
pour agrandir la carte. Source: L. Genicot, 'Etudes sur la construction des routes en Belgique'.