3. Les jours dorés de la construction des autoroutes (1965-1973)


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La fondation du Fonds des Routes en 1955 a donné une impulsion à la construction des autoroutes. Mais avec des emprunts et la maigre somme reçue de l'Etat, ce Fonds pouvait difficilement être garant d'une exécution rapide et synchronisée de différents projets. Ce problème se posa déjà aux alentours de 1960, lorsque le ministre des Travaux Publics dut faire un choix entre deux autoroutes considérées aussi importantes l'une que l'autre. La question des priorités donna lieu à une innovation importante dans le domaine du financement: la création de l'Intercommunale E3.

La croissance de la prospérité permit à la population belge dans les années 1960 de se permettre le luxe d'une voiture. Elle aussi put expérimenter elle-même l'état déplorable du réseau routier. Dans l'opinion publique une atmosphère globale 'pro auto', et par conséquent aussi 'pro autoroutes', se développa. Le gouvernement qui vint au pouvoir en 1965, succomba aux cris de la Fédération Routière Belge: "100 kilomètres d'autoroute par an!"

La politique du ministre Jos De Saeger, qui resta sept ans au poste des Travaux Publics, était aussi axée sur la construction des autoroutes en un minimum de temps. C'est pourquoi chaque forme de financement était bienvenue. Le gouvernement dégagea des budgets considérables pour la réalisation du réseau. Le succès de l'Intercommunale E3 offrit une bonne raison à De Saeger pour fonder encore six associations semblables. A côté de cela, cinq directions régionales d'autoroutes commencèrent à s'occuper exclusivement de la planification de certaines autoroutes. L'introduction des plans quinquennaux déroulants offrirent une vue des projets futurs aux planificateurs et entrepreneurs, et détermina les crédits qui seraient nécessaires.

A la fin de 1972, les villes principales de la Belgique furent reliées par cinq axes importants. Lorsque nous considérons leur histoire d'un point de vue d'économie de transports, nous constatons que de ce cinq, deux seulement étaient une réponse à une demande. La densité du trafic augmentant sur les liaisons Bruxelles-Liège et Bruxelles-Anvers obligeait, pour ainsi dire, la construction de l'E40 et de l'E19. Ces deux-ci ne furent néanmoins commencées que sous De Saeger.

Les trois autres routes étaient, elles, orientées sur l'offre d'une nouvelle voie de communication: elles furent en première instance construites pour rendre les régions traversées plus accessible et fonctionnèrent donc comme un 'appât' pour investisseurs. L'Autoroute de Wallonie (E42) devait stimuler la reconversion de l'axe industriel wallon. L'E3 (maintenant E17 et E34) reliait le port d'Anvers avec l'arrière-pays allemand et français et formait une liaison supplémentaire vers la Campine. Enfin, l'E314 devait servir d'axe est-ouest à travers le Limbourg et de route plus courte entre Anvers et la Rhénanie.

L'histoire à succès connut aussi son revers de la médaille. Les autoroutes urbaines ne purent compter que sur beaucoup moins de compréhension de la population. En outre, les travaux publics à grande échelle avaient leur responsabilité dans l'inflation galopante dont la Belgique était victime à la fin des années 1960. Les limitations des crédits réalisées n'eurent que peu d'effets, mais si cela ne dépendait que du ministère des Travaux Publics, le programme autoroutier ambitieux qui fut encore modifié en 1973, serait entièrement réalisé. Rapidement, cet optimisme fondit comme neige au soleil.


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