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Ring de Bruxelles |
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Le ring de Bruxelles fut réalisé au cours des années 1970. Il mène à partir de ce moment le
trafic de passage autour de la capitale. Jusqu'à lors, la
'seconde ceinture'
remplissait cette fonction. A cause de la forte résistance dans les communes du sud de l'agglomération,
la section du ring de Drogenbos à Auderghem resta inachevée.
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Processus décisionnel et construction
L'idée d'une autoroute autour de l'agglomération bruxelloise datait déjà de 1949,
lorsqu'elle fut incorporée dans le programme autoroutier (carte)
du directeur-général Hondermarcq. Conformément aux plans, dessinés à partir de 1952 et approuvés
par arrête royal du 29 février 1959, la route devait partir des Quatre Bras à Tervuren, tracer une courbe
par le nord et l'ouest de la capitale, pour raccorder finalement au sud du Bois de la Cambre
à la Chaussée de La Hulpe. Après que, fin des années 1950, la petite ceinture avait été pourvue des tunnels
(afin de conduire le trafic rapidement à travers la capitale vers l'exposition universelle) et qu'on avait construit
un tronçon court du ring entre Grand-Bigard et Strombeek-Bever pour la même occasion, Bruxelles
devait attendre. On mit les priorités autre part.
Ce n'était que sous le ministre des Travaux Publics
Jos De Saeger
que les travaux furent repris. Il confia le financement des travaux de la section Tervuren-Diegem à
l'Intercommunale E5,
et de ceux des sections restantes à l'Intercommunale B1.
Bien que la Fédération Routière Belge insistasse fort à ce que le ring soit achevé, la fin des travaux ne fut
programmée qu'avant 1975. Des restrictions budgétaires à partir de
1973 causèrent des délais, mais néanmoins l'autoroute complète put être mise en service en 1978.
L'ancien rond-point à Grand-Bigard, les croisements à Strombeek-Bever et à Diegem
furent transformés en vrais échangeurs au milieu des années 1980.
La reconstruction de l'échangeur à Grand-Bigard. Le rond-point construit en 1957 fut remplacé par
un nœud compliqué combinant plusieurs caractéristiques d'un échangeur turbine et d'un échangeur 4 niveaux. |
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La section de Tervuren à Waterloo, qui fait également partie du ring aujourd'hui,
n'a pas le statut autoroutier. C'est un tronçon modernisé de la
route nationale 227
Malines-Waterloo (celle-ci fut construite entre 1830 et 1850). Aux environs de 1970 elle fut élargie à deux fois deux
bandes, mais on ne toucha que peu aux carrefours. L'intensité augmentante du trafic rendit des tunnels nécessaires
dans la deuxième moitié des années 1980, par lesquels naquirent des situations curieuses,
voire dangereuses, au Carrefour Léonard entre autres. Le trafic roulant sur l'E411 ainsi que sur le ring
peut maintenant utiliser les tunnels; par contre les chauffeurs qui changent de route, devaient passer à travers
un chaos de carrefours et de feux.
Dates d'ouverture du ring de Bruxelles (R0). |
section |
mise en service |
Tervuren - Sint-Stevens-Woluwe |
1976 |
Sint-Stevens-Woluwe - Diegem |
1974 |
Diegem - Machelen |
1976 |
Machelen - Strombeek-Bever |
1977 |
Strombeek-Bever - Grand-Bigard |
1958 |
Grand-Bigard - Anderlecht |
1978 |
Anderlecht - Drogenbos |
1977 |
Drogenbos - Haut-Ittre (partie de l'E19) |
1969-1971 |
Haut-Ittre - Butte du Lion (auparavant A202) |
1978 |
Butte du Lion - Waterloo (auparavant A5) |
1975 |
Le ring à hauteur de l'échangeur de Machelen. A l'arrière-plan le viaduc de Vilvorde. |
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Chacun reconnaissait la nécessité d'un grand ring autour de la ville. Toutefois,
la section sud, situé entre l'E19 et la Chaussée de la Hulpe, ne put pas échapper à la contestation
grandissante contre les autoroutes dès le début des années 1970. Le ring devait
traverser le sud d'Uccle, une commune à population dense, et puis sillonner un petit morceau
de la Forêt de Soignes. Les habitants perçurent cette route comme une des nombreuses
autoroutes urbaines
que De Saeger voulut construire à Bruxelles, et donc la protestation grandit fort. Donc en 1972
le ministre dut annuler le projet. L'A202 entre Haut-Ittre et Waterloo, déjà prévue autrefois,
fut alors incorporée dans le tracé du ring; une solution artificielle parce que, pour le trafic
contournant la capitale, ce grand détour n'était pas du tout une alternative sérieuse de la section par le nord.
Apparemment l'inquiétude à Bruxelles continua, car pour les élections communales de 1976
quelques partis politiques mirent la suppression définitive du tracé contesté dans leur programme électoral.
Le plan de secteur,
qui fut approuvé trois années plus tard et dans lequel le ring sud fut supprimé, rendit sa construction
quasiment impossible. En 1983 des nouveaux projets apparurent quand même pour un petit tronçon du
ring sud: il serait prolongé jusqu'à la Chaussée d'Alsemberg. Cela n'a aboutit à rien.
Vestige du prolongement échoué du ring en direction d'Uccle: le 'virage de Forest' mal famé. Selon les plans
originaux, l'E19 Bruxelles-Paris devrait rejoindre le ring ici au moyen d'un échangeur.
Gauche: Le ring vers Hal. La flêche indique où se trouve une sortie inutilisée de l'échangeur. Droite: Un viaduc dans l'échangeur
rend service maintenant comme un parking; l'entreprise Bruxelles Propreté
a saisi les terrains. |
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Un bouclage du ring aurait dû donner une solution à deux problèmes:
d'une part les poids lourds ne seraient plus obligés d'utiliser les routes communales étroites
en périphérie sud de Bruxelles, d'autre part la branche nord du ring, fort occupée,
pourrait être sensiblement délestée. La problématique est toujours actuelle: au 20ème
Congrès Belge de la Route (2005) la Road Federation Belgium dénonçait la situation,
et depuis lors, exige que les autorités responsables dépoussièrent les anciens projets.
Arrêtés royaux associés
- 25 février 1959 - Classant
la voie publique "Ring de Bruxelles" projetée dans la catégorie des autoroutes
- 24 mai 1959 - Soumettant
le tronçon Groot-Bijgaarden - Strombeek-Bever de l'autoroute Ring de Bruxelles
au régime de la loi du 12 juillet 1956 (statut des autoroutes)
- 5 octobre 1972 - Classant
la voie publique projetée Haut-Ittre-Waterloo dans la catégorie des autoroutes
- 15 mai 1981 - Soumettant
l'autoroute "Ring de Bruxelles"
au régime de la loi du 12 juillet 1956 (statut des autoroutes)
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